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Grumz

23 octobre 2007

Rien

Une petite vieille s'est assise derrière moi dans le bus. Elle parlait toute seule, mais pourtant elle parlait à quelqu'un. Ce n'est parce qu'une personne n'est pas là qu'on ne peut pas s'adresser à elle. Elle parlait avec une petite voix toute flinguée, comme si une mini-mitraillette lui dégommait les cordes vocales, mais elle parlait, elle parlait.

J'entendais pas grand chose, j'écoutais un peu, mais moi, comme les autres, j'avais autre chose a foutre. Je me suis retournée, et  je lui ai fait un sourire, comme ça après je me sentais bien dans ma peau, parce que j'avais de la compassion, moi. Les autres ils ont pas de coeur mais moi, je suis gentille, et compréhensive, alors je fais un sourire à la vieille dame, même si elle est carrément timbrée.

Elle m'a dit que je devrais mettre un manteau, parce qu'il fait froid, et que je vais attraper la mort. Et tandis qu'elle me parlait en me regardant droit dans les yeux, je me suis demandé si moi-même j'existais ailleurs que dans sa tête.

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23 octobre 2007

Rien

Sur les artères principales de Paris, il y a une voie reservée aux bus, aux taxis, et aux vélos. Les trois ensembles.

C'est un peu comme si on créait un modèle de cage destiné aux éléphants, aux tigres et aux colibris. Les trois ensembles.

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